vendredi 24 avril 2009

Vingt ans après, la mémoire des réformateurs

Le 23 avril 1989, le Quotidien du Peuple, tribune du Comité central du Parti communiste chinois, titrait sur le début du deuil national en hommage à Hu Yaobang (1915-1989). L'oraison funèbre prononcée par Zhao Ziyang, secrétaire général du Parti y était reproduite intégralement. Deux mois plus tard, Zhao Ziyang (1919-2005) était limogé et placé en résidence surveillée. Encore aujourd'hui, la réhabilitation posthume de Zhao Ziyang reste en souffrance.

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mercredi 22 avril 2009

Un ABC de la violence policière en Chine

Extraits du "Guide pratique de gestion municipale pour le maintien de l'ordre" publié en 2006 par l'Ecole nationale d'administration de Chine et en vente dans les librairies Xinhua.

1. Ne vous laissez pas faire. Mettez le contrevenant dans un véhicule des forces de l'ordre et conduisez-le jusqu'au poste de police ou votre bureau. Demandez-lui d'où il vient? Depuis combien de temps il est ici ? Comment peut-il oser s'opposer violemment à la loi? Sait-il quelles peines il encourt pour avoir commis un délit aussi grave ?

2. Ne pas faire usage de méthodes violentes en public. Modérez l'usage de la force en présence de témoins potentiels.

3. En cas de résistance violente, prévenez puis agissez. Faites attention à ne pas produire de traces de sang visibles sur le visage, à ne pas laisser de blessures identifiables sur le corps, et à ne pas avoir de témoins. Vous devez agir rapidement. Ne laissez aucune preuve. Une fois la décision prise de passer à l'action, vous devez agir proprement sans aucune hésitation. Vous devez user pleinement de la force.

Voici des instructions qui ont le mérite d'être claires et transparentes.

mardi 21 avril 2009

Société du spectacle : Corps made in China

Hu et Zhao : Le chant du cygne

Le 22 avril 1989, à dix heures du matin, les obsèques de Hu Yaobang (1915-1989) sont célébrées à l’Assemblée nationale populaire par les dirigeants du Parti communiste chinois et les fonctionnaires du gouvernement. A cette occasion, Zhao Ziyang, secrétaire général du Parti (1987-1989) prononça l’oraison funèbre en la mémoire de Hu Yaobang. 50 000 étudiants rendirent hommage au défunt réformateur en se rassemblant sur la place Tian’anmen.

lundi 20 avril 2009

Mao et Zhou : Objets du culte

Temple du lotus, Tongnan près de Chongqing, Chine

Le culte de la personnalité dont fait l'objet Mao Zedong s’est construit pendant la mythique longue marche (1934-1935). Dès lors, ce Chinois originaire du Hunan n’eut de cesse de s’offrir à l’adoration des masses. Tel un dieu, le grand timonier était supposé accomplir des miracles dans de nombreux domaines lorsque ses principes étaient respectés à la lettre. En 1966, la Révolution culturelle marqua un tremplin vers une vénération absolue de sa personne. A sa mort, en 1976, le Parti communiste chinois (PCC) fit bâtir un mausolée sur la place Tian’anmen à Pékin.

Fin 1977, son successeur Hua Guofeng s’accapara l’héritage Maoïste en le réinterprétant à son avantage. Pour son opposant Deng Xiaoping, il s’agissait de discréditer Hua en évaluant les errements du leader charismatique. Sous influence Dengiste, le Parti éleva Zhou Enlai à une position de quasi-parité avec Mao, mettant ainsi fin à l’éminence solitaire du grand Timonier. L’arrestation de Jiang Qing, l’épouse de Mao et la nomination de Deng Yingchao, l’épouse de Zhou à la vice-présidence du comité permanent de l’Assemblée nationale populaire participèrent de la tentative de démystification de Mao. Dans les faits, le procès de la Bande des Quatre et la sanctification de Zhou permirent au PCC de se libérer des pêchés de Mao et finalement de le conforter dans son honneur de sainteté. L’adoration des deux idoles Mao et Zhou dans le temple du lotus à Tongnan près de Chongqing, pourrait être la manifestation d’une obédience aux politiques du Parti.

samedi 18 avril 2009

Les droits de l'homme chinois 2009-2010


Lundi 13 avril 2009, le gouvernement chinois a rendu public son plan pour la promotion des Droits de l’Homme en matière de protection légale et de droits politiques. Premier du genre, le “plan d’action national pour les droits de l’Homme (2009-2010)" (Guojia renquan xingdong guihua 国家人权行动规划) propose de nouvelles avancées dans le domaine des droits de la personne en terme d'éducation et de santé. Sur le plan politique, Pékin semble vouloir garantir aux individus la possibilité de voir aboutir leurs actions contre les services de l'Etat.

Vingt ans après le printemps de Pékin, ce plan arrive à point pour rappeler la conception chinoise des droits de l’homme.

Le "monde" chinois

La République populaire de Chine compte environ 1.36 milliard d'habitants, soit un peu plus de 20% de la population mondiale. Cette carte compare la population des provinces, régions autonomes et municipalités chinoises avec celles de pays du monde entier.
Voici listées par ordre décroissant de leur population, les entités administratives chinoises suivies par le pays auxquelles elles sont comparées.


- Guangdong (113 million) Allemagne et Ouganda (30 millions / équivalent population flottante)
- Henan (99 million) Mexique
- Shandong (92 million) Philippines
- Sichuan (87 million) Vietnam
- Jiangsu (75 million) Egypte
- Hebei (68 million) Iran
- Hunan (67 million) France
- Anhui (65 million) Thaïlande
- Hubei (60 million) Royaume-Uni
- Guangxi (49 million) Myanmar
- Zhejiang (47 million) Afrique du Sud
- Yunnan (44 million) Colombie
- Jiangxi (43 million) Tanzanie
- Liaoning (42 million) Argentine
- Guizhou (39 million) Soudan
- Heilongjiang (38 million) Pologne
- Shaanxi (37 million) Kenya
- Fujian (35 million) Algérie
- Shanxi (33 million) Canada
- Chongqing (31 million) Maroc
- Jilin (27 million) Afghanistan
- Gansu (26 million) Arabie Saoudite
- Inner Mongolia (24 million) Corée du Nord
- Xinjiang (20 million) Madagascar
- Shanghai (18 million) Cameroun
- Beijing (16 million) Angola
- Tianjin (12 million) Cuba
- Hainan (8 million) Autriche
- Hong Kong (7 million) Salvador
- Ningxia (6 million) Sierra Leone
- Qinghai (5 million) Slovaquie
- Tibet (3 million) Jamaïque
- Macau (0,5 million) Cap-Vert

http://strangemaps.wordpress.com/

vendredi 17 avril 2009

A la recherche de Tiananmen

jeudi 16 avril 2009

Dialogue des cultures : De Tian'anmen à la 9eme avenue

The economist : Le monde vu de Tiananmen

Paul Steinberg pour The New-Yorker: Le monde vu de la 9eme avenue


mercredi 15 avril 2009

Zhu Xi, philosophe et calligraphe


Zhu Xi, philosophe

Fondateur de l'orthodoxie néo-confucéenne, Zhu Xi 朱熹 (1130-1200) est reconnu pour avoir restauré la pensée de Confucius éclipsée à partir de l'époque des Six Dynasties (222-589) par les développements de la philosophie bouddhique. Sous la dynastie des Song du sud (1127-1279), ce lettré compila les quatre livres : Les analectes de Confucius, le Mencius, la Grande Etude et l’Invariable milieu.

À la doctrine néo-confucianiste de Zhu Xi est attaché plus particulièrement le nom de philosophie de la raison (lixue 理学), au sens chinois de la « raison des choses » ou « principe universel ». Depuis la dynastie Yuan (1279-1368), l’école de la raison a été reconnue par l’idéologie officielle. Ainsi la philosophie de Zhu Xi a non seulement eu une influence profonde sur la pensée traditionnelle en Chine, mais également au Japon (Shushigaku, Ecole de Zhu Xi) et en Corée (Jujahak) où elle est devenue orthodoxie.

Écrivain aussi élégant que fécond, remarqué pour sa liberté de ton, ce lettré nous a légué une œuvre considérable touchant à de nombreux domaines de la création littéraire et de l'érudition de son temps. L’ouvrage récent de Roger Darrobers éclaire un aspect de la personnalité du philosophe.

Zhu Xi, calligraphe

La réputation de Zhu Xi dans le domaine de la philosophie a éclipsé sa virtuosité en calligraphie. Dans sa jeunesse, il suivit les préceptes de son père Zhu Song puis de calligraphes réputés de son temps. Son style fut d’abord influencé par celui de Cao Cao, premier ministre sous la dynastie des Han de l’est (25-220). Par la suite, il étudia le style régulier (kaishu) créé par Zhong Yao (151–230), politicien du royaume de Wei (220-265) ainsi que le style cursif (caoshu) de Yan Zhenqing (708-785), duc de Lu sous la dynastie Tang (687-911).

Pratiquant l’art suprême durant toute sa vie, il développa un style clair et vigoureux. La plupart de ses calligraphies ont disparus, leur rareté rend leur valeur inestimable. Le célèbre penseur du néoconfucianisme maitrisait les styles cursif (caoshu) et semi-cursif (xingshu). Ses œuvres connues sont composées pour l’essentiel de notes brèves et plus rarement de grands caractères.
Représentative du style des dynasties Han et Wei, la calligraphie de Zhu Xi a été largement saluée par d’illustres lettrés. D’une grande habilité, ses coups de pinceau étaient lisses et ronds, stable et pourtant toujours en mouvement sans aucune trace d’extravagance ou de rusticité. En effet, sa calligraphie faisait preuve d'élégance et de stabilité dans l’émission d'un flux continu d'énergie.

Ses œuvres sont collectionnées en Chine par le Musée de Nanjing, le Musée du Palais à Pékin, Le Musée de la province du Liaoning. On peut également admirer son art au Musée national du Palais à Taipei et au Musée National de Tokyo.

Tracée en style semi-cursif, « La calligraphie sur rouleau de la Hutte de chaume » est un des chefs-d’œuvre de Zhu Xi. Propriété d’une collection privée, le rouleau est composé d’un titre, des 102 caractères du texte ainsi que des appréciations et sceaux en impression cinabre d’amateurs d’art tel que Wen Tiangxiang (1236-1283), écrivain et homme politique; Fang Xiaoru (1375-1402), représentant de l’orthodoxie confucéenne auprès de Jianwen, second empereur de la dynastie Ming (1368-1644); Zhu Yunming (1460-1526), célèbre calligraphe; Tang Yin (1470-1524), un des quatre maîtres de la peinture chinoise sous les Ming; et Hai Rui (1514-1587), haut fonctionnaire célèbre pour avoir critiqué l’empereur Jiajing.

Note: Zhu Xi, Mémoire sur la situation de l'empire (Wu-shen fengshi 戊申封事) 1188. Traduit du chinois, présenté et annoté par Roger Darrobers (Paris : Editions You Feng, 2008, 192 p.).


mardi 14 avril 2009

Hu Yaobang (1915-1989)

Le 8 avril 1989, à l’âge de soixante-quatorze ans, Hu Yaobang, ex-secrétaire général du Parti communiste chinois (1980-1987) est terrassé par une crise cardiaque lors d’une réunion au cours de laquelle il s’oppose avec vigueur à certains dirigeants du PCC. A cette époque, Hu Yaobang était le symbole d’un espoir de changement pour de nombreux libéraux.

Il décède quelques jours plus tard, le 15 avril 1989 à 7 h 45 du matin, d’un infarctus. Le même jour dès 16 heures 30, des couronnes et des fleurs en papier recouvrent le monument aux Héros du Peuple, situé dans la partie Nord de la place Tian’anmen.

Cette date marque le début du printemps de Pékin.

lundi 6 avril 2009

La Bande des Quatre : Grandeur et décadence

Ecrivain de Science-fiction et biographe des figures tutélaires de l’Histoire de la Chine du XXeme siècle, Ye Yonglie 叶永烈 (1940- ) aura attendu sept ans pour voir publier la refonte de ses biographies des membres de la Bande des Quatre.

Sous la révolution culturelle, l’écrivain Shanghaïen écrit de nombreuses œuvres de Science-fiction pour adulte et pour enfants. En 1978, il publie Le petit Sais-tout parcourt le futur, Xiao Lingtong Manyou Weilai 小灵通漫游未来, une de ses nouvelles les plus connues écrite en 1961. La popularité de Xiao Lingtong, le personnage principal a été telle que son nom est aujourd’hui celui d’un système de téléphonie fixe offrant des fonctions proches de la téléphonie mobile.

Lors de l’ouverture politique des années 80, l’auteur inspiré par Ba Jin s’engage dans la rédaction des biographies de Jiang Qing, Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan, et Wang Hongwen, publiées séparement.

En 1983, lors de la campagne contre « la pollution spirituelle », ses œuvres sont critiquées. Puis, une de ses nouvelles écrite en 1985 est censurée sous la pression du Ministère de la santé car elle suggérait l’existence de l’épidémie de SIDA en Chine.

En 2000, les Éditions du Xinjiang à Urumqi éditent les quatre biographies de la Bande des Quatre.

Achevé dès 2002, l’œuvre en trois volumes intitulée désormais Grandeur et Décadence de la Bande des Quatre, Si Ren Bang Xingwang 四人帮兴亡, a du passer au crible des commissions de censure avant d’être publiée en janvier 2009 par les Editions du Quotidien du peuple.


Ouvrage traduit en français :
Ye Yonglie, L'Ombre des espions sur l'île de Jade Vert (trad. par Ng Yok-Soon), Paris, Pierre-Emile, 1986.

Le blog de l’écrivain :
http://blog.sina.com.cn/s/blog_470bc6dd0100c9hs.html

jeudi 2 avril 2009

Siège de CCTV : tragique incendie à Pékin