mercredi 15 avril 2009

Zhu Xi, philosophe et calligraphe


Zhu Xi, philosophe

Fondateur de l'orthodoxie néo-confucéenne, Zhu Xi 朱熹 (1130-1200) est reconnu pour avoir restauré la pensée de Confucius éclipsée à partir de l'époque des Six Dynasties (222-589) par les développements de la philosophie bouddhique. Sous la dynastie des Song du sud (1127-1279), ce lettré compila les quatre livres : Les analectes de Confucius, le Mencius, la Grande Etude et l’Invariable milieu.

À la doctrine néo-confucianiste de Zhu Xi est attaché plus particulièrement le nom de philosophie de la raison (lixue 理学), au sens chinois de la « raison des choses » ou « principe universel ». Depuis la dynastie Yuan (1279-1368), l’école de la raison a été reconnue par l’idéologie officielle. Ainsi la philosophie de Zhu Xi a non seulement eu une influence profonde sur la pensée traditionnelle en Chine, mais également au Japon (Shushigaku, Ecole de Zhu Xi) et en Corée (Jujahak) où elle est devenue orthodoxie.

Écrivain aussi élégant que fécond, remarqué pour sa liberté de ton, ce lettré nous a légué une œuvre considérable touchant à de nombreux domaines de la création littéraire et de l'érudition de son temps. L’ouvrage récent de Roger Darrobers éclaire un aspect de la personnalité du philosophe.

Zhu Xi, calligraphe

La réputation de Zhu Xi dans le domaine de la philosophie a éclipsé sa virtuosité en calligraphie. Dans sa jeunesse, il suivit les préceptes de son père Zhu Song puis de calligraphes réputés de son temps. Son style fut d’abord influencé par celui de Cao Cao, premier ministre sous la dynastie des Han de l’est (25-220). Par la suite, il étudia le style régulier (kaishu) créé par Zhong Yao (151–230), politicien du royaume de Wei (220-265) ainsi que le style cursif (caoshu) de Yan Zhenqing (708-785), duc de Lu sous la dynastie Tang (687-911).

Pratiquant l’art suprême durant toute sa vie, il développa un style clair et vigoureux. La plupart de ses calligraphies ont disparus, leur rareté rend leur valeur inestimable. Le célèbre penseur du néoconfucianisme maitrisait les styles cursif (caoshu) et semi-cursif (xingshu). Ses œuvres connues sont composées pour l’essentiel de notes brèves et plus rarement de grands caractères.
Représentative du style des dynasties Han et Wei, la calligraphie de Zhu Xi a été largement saluée par d’illustres lettrés. D’une grande habilité, ses coups de pinceau étaient lisses et ronds, stable et pourtant toujours en mouvement sans aucune trace d’extravagance ou de rusticité. En effet, sa calligraphie faisait preuve d'élégance et de stabilité dans l’émission d'un flux continu d'énergie.

Ses œuvres sont collectionnées en Chine par le Musée de Nanjing, le Musée du Palais à Pékin, Le Musée de la province du Liaoning. On peut également admirer son art au Musée national du Palais à Taipei et au Musée National de Tokyo.

Tracée en style semi-cursif, « La calligraphie sur rouleau de la Hutte de chaume » est un des chefs-d’œuvre de Zhu Xi. Propriété d’une collection privée, le rouleau est composé d’un titre, des 102 caractères du texte ainsi que des appréciations et sceaux en impression cinabre d’amateurs d’art tel que Wen Tiangxiang (1236-1283), écrivain et homme politique; Fang Xiaoru (1375-1402), représentant de l’orthodoxie confucéenne auprès de Jianwen, second empereur de la dynastie Ming (1368-1644); Zhu Yunming (1460-1526), célèbre calligraphe; Tang Yin (1470-1524), un des quatre maîtres de la peinture chinoise sous les Ming; et Hai Rui (1514-1587), haut fonctionnaire célèbre pour avoir critiqué l’empereur Jiajing.

Note: Zhu Xi, Mémoire sur la situation de l'empire (Wu-shen fengshi 戊申封事) 1188. Traduit du chinois, présenté et annoté par Roger Darrobers (Paris : Editions You Feng, 2008, 192 p.).


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