dimanche 10 mai 2009

Sichuan : Les enfants du silence

Photo d'Oded Baililty prise dix jours après le séisme


Il y a un an, le 12 mai 2008, un séisme de magnitude 7,9 frappait la province du Sichuan en Chine. L’épicentre situé dans le district de Wenchuan en affecta deux autres, Qingchuan et Beichuan.

Six mois après la catastrophe, les autorités locales de Qingchuan ont inauguré un parc dédié à la mémoire des victimes du séisme à Donghekou. L’originalité du projet local tient à son approche didactique. Simultanément à un travail de mémoire, le public est convié à appréhender les caractéristiques d’un tremblement de terre au travers des différentes formes géologiques résultant d’un séisme, telles que les éboulis, les plissements et autres glissements de terrain. Au centre du parc, une stèle commémorative rappelle la date et l'heure du tremblement de terre, le 5.12.2008 à 14:28. Le projet mémoriel prévoit également la construction d’un centre de recherche scientifique, d’une salle d'exposition consacrée au sauvetage des victimes du séisme et d’un musée.

En contre point du projet de Qingchuan, le Musée National du Séisme du Sichuan dans le district de Beichuan a été présenté au public. Devant s’étendre sur une superficie de plus de 27km2, le grand projet englobe entre autre la reconstruction des infrastructures, la consolidation des massifs montagneux, la construction d’un musée, la mise en valeur du lac Tangjiashan et des ruines. L’enveloppe budgétaire prévisionnelle estimée à 2,3 milliards de RMB a suscité de vives réactions.

Devant la façade des mémorials, les officiels locaux se donnent le beau rôle mais derrière ils continuent à museler les familles des enfants disparus dans le tremblement de terre. En effet, les parents demandent toujours des comptes aux autorités concernant l'effondrement d’environ 7000 classes. A ce sujet, un récent rapport d'Amnesty International signale que des dizaines de parents d'enfants victimes du séisme ont été arrêtés, interrogés parfois battus alors qu'ils demandaient justice devant les tribunaux ou auprès des responsables locaux. Leurs avocats ont aussi été dissuadés de poursuivre leur action. Pour les autorités locales, il s’agit avant toute chose de faire taire les soupçons de corruption.

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